Ca bourdonne a Pierry !
Jacky Cordary, apiculteur, accueille le public chez lui samedi après-midi. L’occasion de découvrir un métier peu commun et de déguster du bon miel.
Trois paires de pattes, deux paires d’ailes, une robe rayée orange et noire et surtout une trompe et des mandibules très utiles. Les petites protégées de Jacky Cordary, apiculteur de 59 ans, seront à observer chez lui, à l’occasion de la journée des compagnons du miel, coopérative dont il fait partie. Il présentera la vie d’une ruche, le fonctionnement de la miellerie, où il fait le conditionnement, et permettra aux visiteurs de goûter les fameux miels des compagnons, installés dans toute la France et en Espagne.
Un miel local très prisé
Jacky Cordary a démarré son entreprise il y a près de trente ans, avec quatre ruches. « J’ai choisi cette activité car elle ne nécessitait pas un apport financier énorme. Et puis ces insectes m’ont vite passionné », confie-t-il. Son exploitation s’est peu à peu agrandie, mais l’apiculteur a dû conserver un emploi à mi-temps pendant quinze ans car le marché du miel, au plus bas, ne lui permettait pas d’en vivre pleinement. Aujourd’hui, ces 520 ruches de 70 000 abeilles lors de la pleine saison sont rentables. « Le plus gros du travail commence en mai, au début de la floraison, et termine à l’automne. » Élever les reines, contrôler les essaimages (lorsqu’une ruche se divise en deux), assurer la transhumance d’un site à un autre et récolter le miel… Les abeilles ne laissent pas de répit.
« À cette époque de l’année, les ouvrières, de moins en moins nombreuses, butinent les dernières fleurs. Celles qui restent vont bientôt entrer en hivernation, donc la charge de travail est moins lourde. Elles reprendront leur activité au printemps. » Un repos bien mérité, car le cru 2015 est exceptionnel. « Avec la chaleur que nous avons eue, les fleurs étaient très nombreuses et les abeilles se sont reproduites en conséquence. » Le premier miel d’arbres fruitiers et de colza est clair est très doux. Les enfants en raffolent souvent. Le second, celui d’acacia, reste liquide. Très apprécié, il est le plus délicat à produire, car la floraison ne dure qu’une dizaine de jours. Plus tard en saison, les ruches sont déplacées à proximité des forêts et donnent naissance à un miel plus foncé et plus goûtu. Mais la spécialité régionale est le miel de champagne, butiné sur la luzerne qui se plaît particulièrement dans la Marne. « Doux, crémeux et délicat, il ne se produit qu’ici. »
L’Union de Reims
17 octobre 2015